Tu seras Syndicaliste mon fils…

Tu seras Syndicaliste mon fils…
26 Avr Tu seras Syndicaliste mon fils…
Publié à 17h35 par Frédéric Bourdeau

Je me suis toujours passionné pour le monde syndical, beaucoup frotté à lui aussi, que ce soit dans des rapports de force ou de coopération mais au fond ce sont les motivations à devenir militant syndical, syndicaliste d’entreprise, etc… qui m’ont souvent interpellées et j’en ai déterminé 5 grandes familles facilement identifiables et pour certaines devant faire l’objet d’un pilotage managérial adapté.

  • L’historique, il s’inscrit dans des valeurs, une tradition, une histoire familiale : le syndicaliste de père en fils. Le syndicalisme fait partie de son ADN.
  • Le Rebelle il s’affranchit de son éducation, il prend des contre pieds, il est rebelle au système et veut se faire entendre car il pense être porteur d’un message…
  • Le « participatif », celui qui s’intéresse à la vie de son entreprise et de ses salariés et qui veut participer aux décisions, CSE, et autres instances représentatives du personnel.
  • Le « démotivé », aigri de son parcours convaincu que l’entreprise ne le considère pas à sa juste valeur et entre naturellement en opposition par manque de reconnaissance.
  • Le « planqué» qui prend des mandats dans le seul but d’obtenir une protection de son contrat de travail.

Je ne parlerai pas des deux premiers dont la motivation obéit à des ressorts culturels, familiaux, éducationnels bien ancrés et qui n’ont rien à voir avec l’entreprise si ce n’est qu’ils se voient comme un rempart au système capitaliste et libéral dans lequel s’inscrit le monde de l’entreprise. Ils sont souvent passionnants et il est possible de créer des liens profonds et solides sur des sujets sociétaux et de s’en faire des alliés dans certaines circonstances. Ils sont parfois dogmatiques mais rarement revanchards vis-à-vis de l’entreprise. Bien sûr il y a de grandes différences entre les deux mais ce n’est pas le propos du jour.

Regardons donc les trois suivants :

  1. « Le participatif », trop souvent considéré, à tort, au même titre qu’un démotivé ou un planqué c’est au contraire celui sur lequel il faut investir. Son engagement est sincère, il remonte de vrais sujets du terrain, joue le rôle de thermomètre du climat social, propose des solutions… il convient de l’écouter, de le considérer et de l’associer à certaines décisions dont il peut être à l’origine ; ne pas le considérer et le traiter au même titre que tous les autres génèrera chez lui de l’injustice et de la frustration, à l’inverse l’intégrer dans certaines réflexions, prendre ses points de vue en considération en fera un allié de choix.
  2. « Le démotivé », c’est le syndicaliste que l’entreprise se crée bêtement et qui sera rarement un allié. Celui-là considère, de son point de vue, ne pas avoir été considéré à sa juste valeur par l’entreprise et lui en veut. Il mènera des combats contre l’entreprise mais aussi contre des managers intuitu personae car il leur en veut personnellement. En réalité celui-là par manque de considération de la part de son manager, de l’entreprise finit par se résigner et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer la résignation loin de conduire à l’apaisement l’amènera immanquablement à la dissidence et donc à une stratégie conflictuelle. « Cette dernière peut prendre des formes très diverses comme le dénigrement la moquerie ou l’ironie… Elle peut aussi s’exprimer de façon plus active comme le refus de coopérer, la rétention d’information, la remise en cause de l’autorité ou encore l’excès de zèle, etc… »Celui-là est évitable car il résulte du manque de considération et d’intérêt que l’on accorde à un collaborateur. Il y a dès lors deux stratégies pour éviter cela, celle consistant à le réintégrer dans le jeu d’une autre manière que celle qui était la sienne jusqu’alors ou bien de se mettre d’accord sur la sortie du jeu, l’une comme l’autre suppose un regain de considération pour aboutir à la solution validée par les parties.
  3. « Le planqué », le cas est généralement assez désespéré car il résulte d’une prise de conscience que son contrat est en danger pour tout un tas de raisons et que la seule motivation à se syndiquer est purement protectrice. Ce n’est pas dans cette catégorie que l’on  trouvera ni les meilleurs, ni ceux avec lesquels nous pourrons construire l’avenir de l’entreprise. Je serai certainement beaucoup critiqué pour cela mais je n’ai que peu de respect pour les planqués et mon conseil est qu’il vaut toujours mieux être le premier à dégainer plutôt qu’attendre que des « planqués » viennent pourrir votre management. Il convient donc de savoir prendre quelques risques et de suivre la devise de FBO Conseils : « on prend les décisions et on les rendra bonnes ».

En Conclusion

Contrairement à ce que pourrait laisser penser ce dernier paragraphe j’ai un immense respect pour les vrais syndicalistes, ceux qui agissent avec leurs tripes et leur cœur pour aider, soulager, faciliter la vie des collaborateurs d’une entreprise, ceux qui croient dans l’amélioration des conditions des salariés par la négociation, ceux qui construisent l’avenir sans cracher dans la soupe qui les nourrit… fort heureusement ceux là sont encore nombreux et éminemment respectables.