Le Parisien-Aujourd’hui en France en faisait sa UNE lundi comme beaucoup d’autres journaux y consacraient de longs articles ; Le retour au bureau angoisserait un grand nombre de Français qui se sont habitués, organisés, accoutumés au télétravail… Comme si on découvrait la lune !
Fort heureusement d’autres ont hâte de pouvoir retourner au bureau et de quitter les 40m² d’appartement qu’ils partagent avec un colocataire qui pique toute la bande passante d’internet, hâte aussi de retrouver les afterwork où l’on balance sur son patron ou son voisin d’open-space, hâte de retrouver les salles de réunion surchauffées, les open-space ambiance Cathédrale où tout le monde chuchote pour ne pas se faire rappeler à l’ordre par le moralisateur de service, le chef que l’on croise dans le couloir et qui ne dit jamais bonjour ou celui qui vous tient la jambe pendant deux heures alors que vous êtes à la bourre pour terminer un dossier super urgent… Tout ça a quand même du bon et ça porte un nom, « la vie sociale au bureau ».
Alors certains n’en voudraient plus ou n’en auraient plus envie, certains se trouveraient bien en télétravail, en « distanciel » comme on dit maintenant. Certains seraient très contents d’assister à des réunions en coupant leur caméra quand ils regardent Facebook ou Instagram sur leur portable. Et puis, il fait de plus en plus beau alors retourner au bureau quand on peut regarder Roland Garros et le tour de France sans être obligé de se planquer aux toilettes…
Il y a des gens qui ne se sont pas revus depuis près d’un an, note le Parisien qui a demandé son avis à Vincent Balouet spécialiste des crises (mon dieu…) : pour lui les salariés vont devoir se confronter au retour dans les transports, aux inconvénients de la vie de bureau : le fait d’être dérangé, la pression du chef, des surfaces parfois diminuées… Aïe ! il va donc falloir être malin et mettre quelque chose en plus dans notre management.
Au-delà de rassurer et de donner des garanties sur la sécurité et la santé au travail, je laisse cela aux spécialistes, il va falloir animer, donner envie, casser les routines voilà donc un nouveau Rôle pour notre Manager post covid: « AMBIANCEUR » !
Quelles sont donc les caractéristiques de ce Manager « Ambianceur » ?
- Il dit bonjour le matin en arrivant, il fait le tour des équipes et pas une fois par mois mais tous les jours. Il a un mot pour chacun, sur son travail, comment avance tel projet, comment s’est passé la réunion de la veille, ou plus personnel, comment va le petit qui était malade, comment avance la recherche du nouvel appartement…
- Il évite de faire la gueule ou de montrer sa mauvaise humeur sous peine de contagion ou de réflexions de ces équipes comme « j’aurais mieux fait de rester en TLT aujourd’hui ».
- Il trouve régulièrement des occasions de mettre de la convivialité, déjeuner ensemble à la cantine, aller boire un pot en équipe, créer un petit évènement au bureau, les idées ne manquent pas quand on en a la volonté.
- Il réunit ses équipes au vert pour recréer du lien entre elles et se projeter vers la rentrée post covid.
- Il donne régulièrement de l’information sur l’entreprise ou en tout cas sur le niveau d’information auquel il a accès.
- Il organise des réunions en laissant une large place à l’expression de l’équipe et pas uniquement de l’information descendante.
- Il félicite et met en avant ses collaborateurs, tous ses collaborateurs, à tour de rôle et régulièrement sans en faire des tonnes mais juste ce qu’il faut pour que chacun se sente valorisé au sein de l’équipe et finalement content d’avoir retrouvé le bureau, les collègues et la vie sociale.
Et oui messieurs les Directeurs financiers, il va falloir mettre un petit peu la main dans vos poches pleines d’oursins pour investir dans le management, la convivialité et la re-motivation, vous n’y couperez pas ; mais croyez-moi le jeu en vaut largement la chandelle.
En définitive le Manager « Ambianceur » n’est ni plus ni moins qu’un Manager tout court qui n’oublie pas, sous le poids du quotidien, de la pression, des « emmerdes » …les ingrédients de base qui feront que l’on se sente bien dans l’équipe et que si l’on revient au bureau si ce n’est avec plaisir, ce sera tout au moins sans appréhension, avec le sourire et avec une motivation retrouvée.
Au-delà de cet hebdo qui adopte la légèreté du début de l’été je vous suggère d’écouter, sur le sujet, le podcast de la revue de presse de David Abiker sur Radio Classique, c’est drôle, léger et ça remet quelques idées en place.
